C’est une église emblématique de Marseille. L’église Saint-Vincent-de-Paul, plus connue sous le nom d’église des Réformés, située en haut de la Canebière, a subi une véritable cure de jouvence grâce à une restauration intérieure et extérieure.

Terminé en 1886, l’édifice classé Monument historique en 2015 a été considérablement abimé par le temps. Il a donc tout fallu refaire, à l’intérieur comme à l’extérieur. Les travaux ont coûté 18 millions d’euros. Le Département des Bouches-du-Rhône a financé à hauteur de 11,7 millions d’euros et la Ville de Marseille à hauteur de sept millions. Les travaux ont duré quatre ans.

Une remise à neuf complète

Des travaux de rénovation complets ont été menés, à commencer par l’extérieur avec la restauration de la façade principale et des flèches. « Il a d’abord fallu concevoir un échafaudage qui monte à 70 mètres de haut pour refaire toute la décoration des flèches : les crochets, les gargouilles, les feuilles de choux. cela donne l’impression d’avoir une nouvelle église », explique le père Rémy de Bovis, curé de la paroisse. La toiture a également été refaite et la structure même du bâtiment a été profondément repensée afin de le sécuriser durablement.

Les travaux ont également concerné l’intérieur de cette église de style néo-gothique avec notamment la restauration des 55 vitraux. Quelqu’un « 1.270 mètres de vitraux, c’est la plus grande surface de vitraux du Sud de la France. Sur une impression d’être au Moyen-Âge. Il faut venir aux différents moments de la journée pour admirer les éclairages différents et les couleurs » poursuit le curé. La nef, le chœur et les orgues qui font la spécificité de cette église ont aussi été restaurés.

« Une vraie église de quartier, populaire »

Au-delà de son architecture, l’église des Réformés est profondément enracinée dans l’identité marseillaise. Sa restauration ne se limite pas à la préservation de son patrimoine : elle renforce son rôle de lien social et de dynamisme local. Lieu de spiritualité, elle incarne la mémoire collective de la cité. Pour la présidente du Département des Bouches-du-Rhône Martine Vassal, « ces monuments et lieux cultuels font la fierté des Marseillais, mais aussi témoignent de l’histoire de la cité phocéenne ».

Les visiteurs rencontrés à l’intérieur sont éblouis par la beauté de l’église.« C’est absolument magnifique. On se sent tout petit à l’intérieur devant tant de beauté. C’est le travail de l’homme qui est remarquable. C’est un lieu de pèlerinage où je viens me recueillir, me retrouver »se réjouit Noëlle, cette Marseillaise qui vient ici pour la première fois depuis que l’église a été rénovée accompagnée de son petit fils. « J’aime beaucoup cette église. Elle est très sobre, sans fioritures. C’est une vraie église de quartier, populaire. »

Le curé de la paroisse se réjouit de voir à quel point les habitants du quartier sont attachés au lieu. « Tous les dimanches, 350 fidèles viennent prier et avant la messe, on sert du café à une centaine de personnes. Tous les vendredi matin, des habitants viennent balayer et nettoyer l’église. Il y a un très grand attachement à ce lieu emblématique, en haut de la canebière qui se voit de différents lieux de Marseille. »

L’inauguration a lieu ce vendredi 20 décembre à partir de 19h en présence de Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, du maire de Marseille, Benoît Payan, et de l’archevêque de Marseille, Jean-Marc Aveline.

L’inauguration sera suivie d’un concert du chœur philharmonique de Marseille** avec une centaine de chanteurs et un pianiste, qui interprèteront Le Messie de Haendel.

Entrée libre, dans la limite des places disponibles.