Trésors d’archives : Le Tarn, une terre de patrimoine mondial

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l’essentiel
SÉRIE (8/12). Dans le cadre de notre série Trésors d’archives, qui retrace les grandes heures de l’histoire du Tarn, zoom sur les quatre patrimoines tarnais inscrits à l’UNESCO.

Le magnifique intérieur de la cathédrale Sainte-Cécile.
Le magnifique intérieur de la cathédrale Sainte-Cécile.
DDM – MARIE PIERRE VOLLE

Avec quatre inscriptions au patrimoine mondial, dont deux dans la même ville, c’est peu dire que l’Unesco aime le Tarn. Il y a évidemment Albi avec sa cité épiscopale et l’ouvrage de la Mappa mundi. Notre-Dame du Bourg à Rabastens, site étape des chemins de Compostelle, sans oublier l’ouvrage de la voûte Vauban aux Cammazes, qui alimente en eau le bassin du canal du Midi.

Commençons par Albi, seule ville française avec Paris à posséder deux inscriptions. On pense naturellement à l’emblématique cité épiscopale, qui regroupe la cathédrale Sainte-Cécile, l’église Saint-Salvy, le Palais de la Berbie et le Pont Vieux.

Nous sommes le 31 juillet 2010. Dans la moiteur de Brasilia, le maire Philippe Bonnecarrère fait les cent pas, dans l’attente de la décision de la 34ᵉ session du comité du patrimoine de l’UNESCO. Cette accession mondiale, il en rêve depuis sa première élection au poste de maire en 1995. Albi a ses chances, mais dans chaque regard de la délégation tarnaise, la prudence est de mise.

Les jardins de la Berbie sont également inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Les jardins de la Berbie sont également inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Le premier dossier présenté en 2000 a été retoqué. Pour les experts, la beauté de la cathédrale ne suffit pas. Ils expriment leurs réserves sur les bâtiments privés, qui ne sont pas à la hauteur. Il ne faut plus penser cathédrale mais cité épiscopale. Face à ces critiques, des travaux pharaoniques sont lancés pour rénover les façades, repeupler les immeubles, refaire la place Sainte-Cécile et le marché couvert. Les crépis laissent place à la brique rouge. Les colombages reviennent apparents. Un travail colossal qui paie.

Oui. Ce 31 juillet, Albi est inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, au même titre que la cité impériale de Thang Long-Hanoi (Vietnam), les monuments historiques de Dengfeng (Chine), Sarazm (Tadjikistan), le parc national de La Réunion et la zone des canaux concentriques du XVIIᵉ siècle à l’intérieur du Singelgracht à Amsterdam (Pays-Bas).

Dès le lendemain, dans les rues d’Albi, c’est jour de forte affluence. Des quatre pièces de l’Occitanie, on vient découvrir la cité, cette cathédrale forteresse, la beauté sans nom du jardin à la française du Palais de la Berbie et cette brique rouge, emblème de la ville. Les images d’Albi sillonnent les télés du monde entier. Un véritable tremplin pour le tourisme local. On comptera très vite 1,2 millions de visiteurs annuels.

La mappa mundi, ouvrage du VIIIe siècle est conservée à la médiathèque d'Albi, à l'abri des salutations.
La mappa mundi, ouvrage du VIIIe siècle est conservée à la médiathèque d’Albi, à l’abri des salutations.

L’extraordinaire histoire de la Mappa mundi

La lune de miel avec l’Unesco n’est pas terminée. En 2015, c’est une nouvelle consécration. On n’est plus à Brasilia mais à Abou Dhabi. L’objet est bien plus petit que la cité épiscopale, mais tout aussi précieux. Il s’agit de la Mappa mundi. Derrière ce nom se cache un ouvrage exceptionnel, conservé dans les sous-sols de la médiathèque Pierre-Amalric. Il sera inscrit au registre Mémoire du Monde.

Son histoire est unique. Ce parchemin en peau de mouton ou de chèvre, de 27 centimètres de large sur 22,5 cm de haut, est l’un des plus anciens documents d’une représentation globale et non abstraite du monde habité. Il représente 23 pays sur 3 continents, mentionne plusieurs villes, des îles, des fleuves et des mers. Le monde connu est représenté en forme de fer à cheval, s’ouvrant au niveau du détroit de Gibraltar, entourant la Méditerranée, avec le Proche-Orient en haut, l’Europe à gauche et le nord de l’Afrique à droite. Ce manuscrit provient de la riche bibliothèque du chapitre de la cathédrale. On sait juste que la reliure a fait l’objet de restaurations au XVIIᵉ et au XVIIIᵉ siècle.

À la Révolution, toutes les collections ont été confisquées et rassemblées dans un dépôt littéraire. En 1793, l’ouvrage est sauvé des flammes qui détruisent les archives de la cathédrale. Le précieux trésor sera remis quelque temps après à la municipalité albigeoise. Deux « trophées Unesco » font la richesse de cette ville unique, qui n’a eu de cesser de protéger et de faire admirer ses joyaux de l’humanité.

Notre-Dame du Bourg.
Notre-Dame du Bourg.

Les Cammazes et Notre dame du Bourg

Si la cité épiscopale albigeoise et la Mappa mundi sont les plus célèbres, le Tarn possède deux autres inscriptions au patrimoine mondial. Notamment du côté de Rabastens, où l’église Notre-Dame du Bourg a aussi décroché le Graal. Mais cette fois-ci, la décision s’est faite sur un projet collectif.

En 1998, elle accède à cette récompense grâce aux chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle, lors de la 22ᵉ session du comité mondial de Kyoto. Avec ses magnifiques fresques aux couleurs flamboyantes, l’église apparaît comme un exemple remarquable de l’influence de la diffusion des créations de l’art toulousain en Albigeois aux XIIIᵉ et XIVᵉ siècles. Ce monument religieux n’a pas connu un long fleuve tranquille. Les guerres de Religion et la Révolution ne l’ont pas épargné. Incendies, pillages, vandalismes ont été au menu du quotidien de l’édifice. À tel point que les peintures magiques qui ornaient les murs ont été badigeonnées d’enduit pour les cacher. Ce n’est qu’au milieu du XIXᵉ siècle qu’elles ont été remises au jour, par un pur hasard, par des ouvriers venus restaurer le bâtiment. De véritables bijoux. Leurs couleurs vives et flamboyantes sont exceptionnelles.

La voûte Vauban des Cammazes.
La voûte Vauban des Cammazes.

Terminons par la voûte Vauban, la quatrième merveille du Tarn. Située sur la commune des Cammazes, cette percée est un tunnel voûté long de 122 mètres et de 3 mètres de largeur, bâti entre 1686 et 1688. Une construction majeure qui permet aux eaux de la montagne Noire de rejoindre le réservoir de Saint-Ferréol. L’ouvrage, essentiel pour la survie du Canal du Midi, alors en mauvais état hydrologique, est confié à Antoine Niquet dès le 12 août 1686. Des centaines d’ouvriers travaillent sur le site. Un chantier compliqué et dangereux, qui, en avril 1687, fit six morts et trois blessés dans un accident. La voûte est achevée en deux années. Partie constituante de l’immense Canal du Midi, elle est à ce titre classé patrimoine mondial de l’UNESCO en 1996 et inscrit aux monuments historiques en 1997.

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