ENTRETENIEN. Les dendrochronologues explorent l’histoire de l’église de Sainte-Suzanne-sur-Vire

Restauration des statues, de la petite porte d’entrée de l’édifice, du cadran solaire… Depuis cinq ans, l’église de la commune se refait une beauté, sous la houlette de l’Association de sauvegarde de l’église de Sainte -Suzanne-sur-Vire (Manche). Nouvelle étape de ce vaste chantier : l’intervention dendrochronologues dont le métier est de dater des prélèvements de bois pour découvrir la chronologie des travaux de l’édifice.

Entretien avec Yannick Ledigol, dirigeant de la société Dendrotech, spécialisée dans la dendrochronologie.

Pourquoi intervenir aujourd’hui dans l’église ?

Nous avons été mandatés par le cabinet Grisel, l’archéologue choisi par la commune, pour effectuer un diagnostic complet de cet ouvrage. Nous venons aujourd’hui prélever des échantillons de bois.

Pourriez-vous nous présenter votre société ?

Nous sommes envisagés près de Rennes (Ille-et-Vilaine) et nous sommes l’unique société de dendrochronologie. Nous sommes tous archéologues et dendrochronologues et le travail en équipe nous permet de confronter nos regards sur la lecture que nous faisons de l’histoire des bâtiments. Nous nous autocontrôlerons en permanence et nous échangerons sur nos travaux. Nous intervenons dans des églises, des manoirs, des granges…

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Comment s’effectuent vos prélèvements ?

Nous commençons par rechercher des ensembles archéologiques homogènes, et nous cherchons à déterminer les plus anciens afin de dater l’origine de l’église mais aussi les différentes phases de travaux.

Nous prélevons des carottes de bois dans les bois qui nous semblent être les plus favorables grâce à une perceuse munie d’une forêt. Puis nous identifions précisément l’origine du prélèvement pour savoir d’où provient telle ou telle carotte. Nous l’envoyons ensuite dans notre laboratoire.

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L’idée est de compter les cernes laissées sur le bois ?

Oui, la dendrochronologie est une méthode de datation des bois qui repose sur la mesure des largeurs de cernes des arbres. Cette méthode vise à dater des phases de travaux en interprétant ces dernières en les replaçant dans leur contexte historique. Nous comparons les carottes que nous prélevons à des courbes déjà existantes de bois anciens et nous cherchons des correspondances.

Combien de temps faut-il attendre pour avoir les résultats ?

Cela varie mais généralement pour deux jours de prélèvements comme sur ce chantier il nous faut 14 jours d’étude, d’analyse et de rédaction du rapport. En novembre nous fournirons nos résultats à l’architecte et à la commune.

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